La situation à Gaza est d’une ampleur terrible, avec des massacres lors de la distribution de l’aide alimentaire, une famine imposée par Israël et une destruction systématique de la région. L’impunité reste totale et les voix qui s’élèvent contre ce génocide sont réduites au silence.
«C’est une souricière. » Norman Finkelstein décrit ainsi le système mis en place par Israël pour « distribuer » l’aide alimentaire à Gaza sous l’égide de l’association américaine GHF (Gaza humanitarian foundation). Avant, l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiéEs palestinienNes, distribuait l’aide sans heurts à près de 400 points de distribution. Mais avec GHF, seuls trois ou quatre points de distribution ouvrent à des heures précises. Résultat : des milliers de personnes affamées et déshydratées se rassemblent en masse, devenant des cibles faciles. Depuis la mise en place de ce système, environ 700 PalestinienNEs ont été tuéEs.
Cynisme absolu
Les témoignages de soldats israéliens révèlent les ordres reçus : tirer pour contrôler la foule. « Tu arrives pour faire la queue en avance, on te tire dessus. Tu marches sur la route à côté, on te tire dessus. Tu restes après la fermeture pour voir s’il reste quelque chose, on te tire dessus. » La moindre erreur coûte la vie. Pas de sommation, pas de haut-parleur, pas de lacrymogènes — juste des balles réelles. Pas d’échanges de feu — juste un massacre pur et simple.
L’opération israélienne qui coordonne ce dispositif est nommée Poisson salé, une désignation qui selon Haaretz se réfère à la version israélienne du jeu pour enfants 1, 2, 3 Soleil. Le cynisme de cette appellation comparant un massacre à un jeu d’enfant est profondément révoltant et témoigne de l’horreur de la situation. Squid game, mais sans métaphore. Squid game, mais dans la vraie vie.
Destruction systématique
Israël ne cherche pas à gérer la population de Gaza mais à l’anéantir en la forçant à errer pour essayer de se nourrir, et en profitant de la situation pour la rendre docile. En plus des morts lors des distributions, Israël poursuit la destruction de Gaza. Après avoir rasé Gaza City et Rafah, les attaques se concentrent sur des villes comme Jabalia. La zone de sécurité représente désormais seulement 12 % du territoire de Gaza, le reste est une zone mortelle où l’armée israélienne tire à vue sur les civils. Des vidéos, capturées par les soldats eux-mêmes, continuent de circuler, témoignant de la brutalité des attaques.
Malgré la propagande israélienne, les témoignages de soldats, qui d’habitude se vantent de leur position, montrent que leur situation n’est pas aussi rose que l’État d’Israël le prétend. L’attaque contre un tank israélien, qui a fait 7 morts, et les embuscades le montrent. La guerre avec l’Iran a également révélé que la population israélienne n’est pas à l’abri, et le système de défense anti-missiles a coûté près de 500 millions de dollars en munitions durant ces 12 jours de conflit.
Impunité et silence
Malgré les « dénonciations » de Barrot et Macron, l’impunité reste totale. Les images de la situation de famine sont disponibles pour tous, mais pourtant les camions d’aide arrivent au compte-goutte. Le rappeur Bob Vylan a provoqué la controverse en chantant « Death to the IDF » (mort à l’armée d’occupation israélienne) en live, ce qui a énervé la BBC et le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Les peuples soutiennent la Palestine, mais leurs dirigeants les réduisent au silence. Ce silence assourdissant est celui d’un génocide en cours, d’une population martyrisée par les bombes et la famine.
Édouard Soulier